Abitibi360 est une réalisation de Serge Bordeleau - Nagadam films
Épisode 1
Survivre au lac Abitibi
Un lac.
5 jours.
100 km.
Jépi Robichaud a complété la traversée du lac Abitibi 23 fois.
« Chaque année, quand je pars, je me dis: j’ai tout vu sur le lac Abitibi. Il ne peut pas arriver pire que ce qu’il est déjà arrivé. »
« Mais finalement, il arrive tout le temps quelque chose qu’on n’a jamais vu. »
« Le lac réserve toujours de surprises : des rafales de vent, des vagues dans la neige, des crevasses, de la pluie, de la slush, un blizzard... »
« Il faut toujours être prêts pour le pire. »
« La température peut aller de -38 degrés Celsius jusqu’à 15 degrés certaines années. »
En 25 ans, des centaines de skieurs et skieuses ont participé à la Traversée du lac Abitibi.
Les skieurs traînent tout leur matériel pour dormir, manger et se protéger du froid.
« Un moment donné, on arrête de traîner des choses pour rien. Quand ça fait 10 ans que tu traînes quelque chose « au cas où », tu balances! Aujourd’hui je traîne à peu près 80 livres. J’ai déjà tiré jusqu’à 130 livres! »
Le froid
Skier au froid.
Manger au froid.
Dormir au froid.
Le feu n’est pas la seule source de chaleur. Il y a surtout la chaleur humaine. Skier, sautiller...mettre une bouteille d’eau chaude au fond du sac de couchage.
Prendre une petite bouchée de gâteau aux fruits… une petite gorgée de thé chaud.
« La chaleur va jusqu’au bout de tes orteils. »
Chaque jour, les skieurs installent religieusement leur campement.
Un pas à la fois.
Un mal de genou, un mal de dos, une sensation de froid ou des ampoules… »
Il faut parfois tolérer la douleur sur de nombreux kilomètres.
« Ça m’est arrivé une fois de penser que j’allais frapper mon mur. Il me restait à peu près 3 km à faire. J’étais dans un état second… »
« Des fois tu jases avec ton voisin et un moment donné tu te rends compte que tu as fait un kilomètre, et tu ne l’as pas vu passer. »
« La meilleure stratégie mentale, c’est un pas à la fois. »
« Ne pense pas à ce qui va arriver dans une heure, dans douze heures, ou dans 5 jours... Gère l'instant présent. »
La fébrilité gagne les skieurs. Ils ont repoussé leurs limites. Ils ont fait preuve de persévérance. Même après 23 traversées, les larmes coulent toujours sur les joues de Jépi Robichaud.
« Ça m'a fait grandir, ça m'a fait découvrir mes forces, à l'intérieur. »
« Le jour où je vais décider d’accrocher mes skis, ça va être un deuil, c’est sûr. »